EXPOSE DE FRANCAIS: L'ABSURDE DANS LA PESTE DE ALBERT CAMUS
Plan de l’exposé
INTRODUCTION.. 3
I- PRESENTATION DE L’AUTEUR.. 3
1. Biographie. 3
2. Bibliographie. 3
II- PRESENTATION ET RESUME DE L’ŒUVRE.. 4
1. Présentation de l’œuvre. 4
2. Résumé de l’œuvre. 4
III- ETUDE THEMATIQUE : L’ABSURDE.. 5
1. Définition et philosophie de l’absurde. 5
a) Définition de l’absurde. 5
b) La philosophie de l’absurde. 6
2. L’absurde dans la peste. 6
a. La séquestration et la solitude. 6
b. La mort. 7
c) Le bonheur. 8
d. La révolte.. 9
IV- PORTEE DE L’ŒUVRE.. 9
CONCLUSION.. 9
INTRODUCTION
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I- PRESENTATION DE L’AUTEUR
1. Biographie
Albert Camus est né le 07 novembre 1913 à Mondovi en Algérie dans une famille très pauvre. Ses parents sont Lucien et Catherine Camus. Malheureusement moins d’un an après sa naissance son père meurt dans un hôpital militaire de suite de blessures à la bataille de Marle en 1914. Albert Camus grandit sous l’immense soleil d’Alger et fait ses études à l’école communale.
En 1923, son instituteur Louis Germain le remarque et lui donne des leçons particulières pour entrer en 6ème au Grand Lycée d’Alger. Puis en 1924, il entre au Lycée Bugeaud où il découvrit sa passion pour le football et se fait rapidement une réputation. En 1934, Camus épouse Simone Hié puis divorça deux ans plus tard pour épouser Francine avec laquelle il eut des jumeaux. En 1957, on lui donne le prix Nobel de littérature. Albert Camus est mort dans un accident de voiture le 04 janvier 1960.
Camus est un des plus importants écrivains français du vingtième siècle. Sa philosophie s’occupe de l’absurdité de la vie et de l’humanisme. Il ne croyait pas en Dieu. Il pensait que c’était la nature humaine qui donne à l’action (la vie) son sens et ses limites. Albert Camus était en même temps essayiste, romancier et un auteur dramatique. Il travailla aussi au journal Paris-Soir, puis aux éditions Gallimard.
2. Bibliographie
Albert Camus est l’auteur de plusieurs œuvres parmi lesquelles on peut citer :
- La Mort heureuse en 1936,
- La Révolte dans les Asturies en 1936
- L’Envers et l’Endroit en 1937
- Le Mythe de Sisyphe en 1942
- L’Etranger en 1942
- Caligula en 1944
- Le Peste en 1947
- Les Justes en 1949
- L’Homme Révolté en 1951
- La Chute en 1956
- Les Noces
II- PRESENTATION ET RESUME DE L’ŒUVRE
1. Présentation de l’œuvre
Le roman la Peste comprend cinq parties de longueur inégales. La première (P.11 – P.64) et la dernière (P.243- P.279) correspondent respectivement à la naissance et au déclin de l’épidémie. La deuxième (P.67 – P.152) décrit le comportement des principaux personnages, confrontés au fléau. Dans la quatrième (P.173 – P.239) certains de ces personnages ont évolué, sous la pression des évènements (Rambert, le prêtre, le juge). La troisième partie, centrale, ne comprend qu’un chapitre d’une vingtaine de pages (P.155 – P.170). Le narrateur marque une pause dans le récit pour décrire les effets de la peste sur la vie quotidienne. Le roman comprend au total 279 pages.
2. Résumé de l’œuvre
L’action se déroule en 1940 dans la ville d’Oran. Le docteur Rieux fait la découverte macabre d’un rat mort sur son pallier de porte. Il demande l’avis du concierge, M. Michel qui est persuadé que ce n’est qu’une blague de la part de jeunes plaisantins. A midi, le docteur Rieux doit accompagne sa femme dans une ville voisine car cette dernière est malade. Quelques jours après, un journal de la presse annonce la mort de plus de 6 000 rats et ce, le même jour. La panique commence à monter. Finalement le nombre de rats morts baisse et la tension s’apaise. On croit la ville sortie d’affaire et le mal loin de cette dernière. Soudain, le concierge est malade, il meurt d’une maladie inconnue. La brutalité de sa mort touche le docteur Rieux qui ne comprend pas ce mal. Grand, un homme qui travaille à la mairie, appelle Rieux d’urgence. Cottard veux se suicider et il faut l’en empêcher et il faut l’en empêcher. Les morts s’enchaînent sans raison. On apprend que la ville est touchée par la peste. La ville est fermée pour éviter l’épidémie.
Il est interdit de correspondre ou de téléphoner à quiconque à l’extérieur de la ville. Chacun compose avec la solitude, déplorant l’absence de parents, d’amis ou d’époux. Seul Cottard semble se réjouir de la situation. Grand, quand à lui, se concerte sur l’écriture d’un livre dont il n’arrive pas à achever la première phrase sans cesse réécrite. Le père Paneloux prononce un prêche profitant du fléau pour ranimer la foi des citoyens : la peste est un châtiment de Dieu. Les mécréants et les malveillants seront punis. L’été s’installe. La peste redouble. Tarrou qui tient lui-même des chroniques de la peste propose son aide au docteur Rieux. Castel de son côté cherche à quitter la ville par tous les moyens. Résigné et en attendant de trouver une issue favorable à la fuite, il lutte avec les autres.
Le nombre de morts est tel qu’on installe des fosses communes, puis des fours crématoires pour se débarrasser des corps. La ville est en proie aux pillages. Les habitants abdiquent, les résistants s’épuisent.
Castel a mis au point un vaccin qu’il teste sur le fils du juge Othon, en vain. Le jeune garçon meurt dans d’atroces souffrances sous le regard impuissant de Rieux et de Paneloux. Horrifié par ce dont il a été le témoin, Paneloux prononce un second prêche. Il y exprime son incompréhension, sa colère contre un monde, un Dieu qui laisse mourir des innocents. Peu après le prêtre tombe malade. Refusant tout traitement, il meurt à son tour. De son côté, il meurt à son tour. De son côté, Rambert a renoncé à l’opportunité de fuir. Il reste et s’engage plus fermement que jamais dans la lutte acharnée contre la peste.
En décembre, Rieux reçoit la visite d’Othon. Ce dernier rejoint les rangs des résistants. Puis à son tour, Grand est frappé par la maladie. On le croit condamné. Or le lendemain il est guéri.
La peste recule. Le 25 janvier le préfet annonce la réouverture prochaine des portes de la ville. Néanmoins, Othon par le recul de la maladie est arrêté suite à une crise de démence. Le lendemain, Rieux apprend la mort de sa femme. En février, les portes de la ville sont enfin ouvertes. Chacun retrouve sa liberté. Grand reprend son Roman et Rieux décide de rédiger les chroniques de la peste afin que personne n’oubli cette tragédie.
III- ETUDE THEMATIQUE : L’ABSURDE
1. Définition et philosophie de l’absurde
a) Définition de l’absurde
L’étymologie du mot absurde vient du latin absurdus qui signifie ‘’dissonant’’.
L’absurde est ce qui est contraire et échappe à toute logique ou qui ne respecte pas les règles de la logique. C’est la difficulté à comprendre le monde dans lequel il vit. C’est avant tout un degré de comique très élevé. Il signifie ce qui n’est pas en harmonie avec quelqu’un ou quelque chose, par exemple une conduite absurde est un comportement anormal, un raisonnement absurde est un raisonnement complètement illogique.
b) La philosophie de l’absurde
Bien qu’apparenter dans une certaine mesure à l’existentialisme, Albert Camus s’en est assez nettement séparé pour attacher son nom à une doctrine personnelle, la philosophie de l’absurde. Définie dans le mythe de Sisyphe, essai sur l’absurde (1942) reprise dans l’Etranger (1942), puis au théâtre dans Caligula et le malentendu (1944), elle se retrouve à travers une évolution sensible de sa pensée, jusque dans la peste (1947). Le sentiment de l’absurde peut surgir de la ‘’nausée’’ qu’inspire le caractère de l’existence sans but peut naître du sentiment de l’étrangeté de la nature, de l’hostilité primitive du monde auquel on se sent tout à coup étranger. Ou encore de l’idée que tous les jours d’une vie sans éclat sont stupidement subordonnés au lendemain, alors que le temps qui conduit à l’anéantissement de nos efforts est notre pire ennemi. Enfin, c’est surtout la certitude de la mort, ce ‘’côté élémentaire est définitif de l’aventure’’ qui nous en révèle l’absurdité. En fait ce n’est pas le monde qui est absurde mais la confrontation de son caractère irrationnel et de ce désir éperdu de clarté, dont l’appel raisonne au plus profond de l’homme. Ainsi, l’absurde n’est ni dans l’homme ni dans le monde mais dans leur présence commune. Il naît de leur antinomie. « Il est pour le moment leur seul lien. Il les scelle l’un à l’autre comme la haine seul peut river les êtres.
2. L’absurde dans la peste
a. La séquestration et la solitude
Le thème de la séquestration (le fait d'être enfermé et isolé) est fréquent chez les existentialistes. Sartre l'utilise dans plusieurs œuvres, dont notamment Huis Clos : trois personnages s'y retrouvent enfermés pour l'éternité dans une chambre en enfer. Sartre va étudier leurs réactions et arriver à la conclusion célèbre: l'enfer c'est les autres.
Camus, lui aussi séquestre ses personnages, tous les protagonistes de La Peste sont séquestrés dans Oran.
De plus, pour Camus, la perte de la liberté est un des principaux malheurs qui puissent frapper l'homme. Ainsi Oran, enfermé dans ses murs, entourés de gardes, le dos tourné à la mer, illustre toutes les tyrannies, toutes les dictatures qui enlèvent à l'homme sa liberté.
La mer, quant à elle, représente la liberté. Elle offre un refuge contre la peste, contre la chaleur étouffante, elle représente la communion de l'homme avec la nature. Il ne faut pas oublier que l'histoire se passe en Afrique du Nord, où le soleil est souvent inexorable. Il en est de même du bain de l'amitié que prennent Rieux et Tarrou pour échapper un instant à la peste. (P.231 et 232)
Un des premiers effets de la séquestration que ressentent les Oranais, c'est qu'ils ne peuvent plus se baigner dans la mer.
b. La mort
La mort pèse sur notre vie, elle est un des aspects principaux du caractère absurde de notre condition. Or, de nos jours, nous faisons tout pour refouler l'idée de notre mort, pour la passer sous silence. Le mourant est enlevé à sa famille et passe ses derniers moments dans les locaux aseptisés d'un hôpital, loin des regards des hommes. Notre société hédoniste, entièrement orientée vers la recherche du plaisir, fuit l'idée qu'un terme sera un jour mis à notre existence. Un véritable tabou pèse sur la mort: il est de mauvais ton d'aborder ce sujet.
Or tel n'était pas toujours le cas. Autrefois on se préparait à la mort, on mourait en public, entouré de ses proches. Aux XVIe et XVIIe siècles le mourant recherchait la "belle mort", qu'il désirait attendre stoïquement.
Il ne faut pas oublier que la mort constitue un des thèmes fondamentaux de la littérature existentialiste (voir entre autres Le Mur, Huis Clos de Sartre, L'Etranger, Caligula, Le Malentendu de Camus). Ces auteurs vivent à une époque qui a enseigné aux hommes combien leur existence est précaire. Il suffit de penser au choc des deux guerres mondiales, à l'indignation des intellectuels lors du bombardement de Guernica, à l'holocauste dans les camps de concentration, aux bombes atomiques.
Les réflexions sur la mort et la peine capitale sont nombreuses dans La Peste . D'une façon générale, la peste, qui frappe inexorablement et de façon aléatoire, illustre notre condition. De façon plus spécifique, nous pouvons retenir les idées suivantes:
- Oran illustre la "façon moderne" de mourir dans la solitude, au milieu d'une foule occupée à s'amuser et à faire des affaires. La mort survient d'ailleurs après une vie monotone et vide de sens, passée à travailler du matin au soir et à perdre le temps libre avec des futilités.
- La mort est un des aspects essentiels de l'absurde. Elle met un terme définitif à toutes nos activités et à nos espoirs, sans que nous puissions prévoir le moment où elle surviendra. Quelle que soit notre richesse ou notre puissance, elle peut nous enlever les êtres aimés. Nous manquons d'ailleurs d'imagination: nous sommes incapables de nous représenter clairement notre situation. Camus dit à propos des Oranais: "Ils se croyaient libres et personne ne sera jamais libre tant qu'il y aura des fléaux."
Or la peste nous enseigne que notre vie "ne tient qu'à un fil", que le moindre événement, le plus imperceptible mouvement peuvent la détruire (p. 43)
- La mort reste abstraite pour nous, elle se limite à des chiffres, à des statistiques. Les Oranais d'ailleurs sont incapables de s'imaginer ce que représentent trois cents morts par semaine. Est-ce dramatique? Combien de gens meurent en temps normal? D'ailleurs, personnellement, nous avons l'impression que nous ne sommes pas concernés par le problème: ce sont toujours les autres qui meurent.
- Le médecin, qui est en contact avec les mourants, souffre personnellement de leur mort, et il lui est difficile de se résigner. (p.143, 120) Or lui aussi succombe à l'habitude, à l'abstraction.
- Il est difficile de se résigner de voir mourir. La mort et la souffrance sont d'ailleurs une des preuves essentielles contre l'existence de Dieu. (p.121)
- la mort ne s'arrête pas à des barrières sociales, pour la première fois il existe une égalité absolue entre le condamné et le juge, entre le prisonnier et son gardien (p. 157)
c) Le bonheur
Rambert pense qu'il n'est pas concerné par la peste, "... qu'il n'avait pas de rapport avec Oran, que ce n'était pas son affaire d'y rester, qu'il se trouvait là par accident." Il pense que son destin est peut-être de rechercher le bonheur avec une femme: "Je n'ai pas été mis au monde pour faire des reportages. Mais peut-être ai-je été mis au monde pour vivre avec une femme. Cela n'est-il pas dans l'ordre?" (p. 82)
Rieux comprend cette attitude, en effet, lui aussi accorde à la recherche du bonheur une place primordiale.
Le bonheur devient une possibilité de lutte contre la peste, donc, si nous analysons celle -ci comme un symbole, il représente un moyen de lutte contre l'absurde. A propos des efforts faits par Rambert et par d'autres amants pour retrouver l'être aimé, Rieux écrit: "...C'était là leur manière de refuser l'asservissement qui les menaçait... Rambert luttait pour empêcher que la peste le recouvrît." (p. 131)
Les principaux moments de bonheur sont rencontrés lors du bain de l'amitié, lors des retrouvailles des amants séparés (p. 266-267)
L’amour permet de retrouver le bonheur. En effet "Quand le docteur Rieux place le bonheur plus haut que la sainteté parce qu'il est légitimé par l'amour, il pense évidemment à ceux qui s'aiment. L'homme n'est peut-être pas heureux, mais grâce à l'amour il a une chance de le devenir.
C'est pourquoi Rieux n'adresse aucun reproche à Rambert qui veut quitter clandestinement la ville afin de rejoindre son épouse: aucun motif n'est assez fort pour être opposé à la recherche du bonheur...(Rambert cependant décide de rester) Car il a découvert qu'il peut y avoir de la honte à être heureux tout seul... Il apparaît soudain combien le bonheur personnel est égoïste et s'oppose ainsi à l'instinct de solidarité et de pitié qui est au fond de nous." '
d. La révolte
L’attitude de refus et d'hostilité face à une autorité, une loi, une contrainte. Rambert se révolte contre la mort, contre les arguments et les consolations dénués de signification que lui apporte le prêtre. Dans toutes ses œuvres, et en particulier dans la Peste, Camus dit sa révolte face à tout ce qui permet de justifier les injustices et en particulier la peine de mort. Il dit aussi sa révolte face à un monde absurde qui, par exemple, inflige la souffrance et la mort à des enfants. Aux yeux de Camus, une telle création est un scandale, et il vaut mieux pour Dieu qu'il n'existe pas.