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LE DIVORCE

PLAN DE L’EXPOSE…………………………………………………………………………………2

INTRODUCTION………………………………………………………………………………………….3

I - DEFINITION DU CONCEPT……………………………………………………………………........3

II – LES TYPES DE DIVORCE……………………………………………………………………….…3

1-    Le divorce par consentement mutuel……………………….……………………………….. .3

       a- Les .conditions……………………………………………………………………………………3

       b- Les procédures…………………………………………………………………………………..4

       2- Le divorce contentieux…………………………………………………………………………..4

       a – Les causes ou faits de divorce………………………………………………………………..4

       b – Les procédures………………………………………………………………………………….4

 

III – LES FACTEURS POUVANT CONTRIBUER AU DIVORCE……………………………….....5

1 - Le facteur religieux……………………………………………………………………………………5

2 – Le niveau d’instruction……………………………………………………………………………….6

3 – L’âge au mariage et le remariage…………………………………………………………………..6

4 – La fécondité et la polygamie………………………………………………………………………...6

5 – Le facteur économique……………………………………………………………………………....6

 

IV – LES CONSEQUENCES DU DIVORCE…………………………………………………………..7

1- Sur le plan juridique…………………………………………………………………………………...7

a-    Au niveau des ex époux………………………………………………………………………...7

b-    Au niveau des enfants…………………………………………………………………………..7

 

2) Sur le plan psychologique……………………………………………………………………………7

a - Au niveau des ex époux……………………………………………………………………………..7

b - Au niveau des enfants……………………………………………………………………………8 - 9

3 - Sur le plan social…………………………………………………………………………………….10

4 - Sur le plan économique…………………………………………………………………………….10

 

V – LE ROLE DU TRAVAILLEUR SOCIAL…………………………………………………………11

 

CONCLUSION…………………………………………………………………………………………..12

 

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………….13

 

 

 

 

 

 

 

 INTRODUCTION

 

La problématique des ruptures des unions ou des ménages déstabilisés est une réalité au Burkina en dépit de l’insuffisance des statistiques dans le domaine. Parmi les instabilités des unions, il y a le divorce. Étape  qui annonce la fin d’une relation conjugale, le divorce, autrefois d’initiative rare, est de plus en plus constaté dans nos sociétés contemporaines avec l’ouverture de la société burkinabé aux cultures occidentales. Pour cerner les nombreux contours de ce thème, il nous appartient, dans un premier temps, d’évoquer les types de divorce. Ensuite, nous aborderons les facteurs qui militent en faveur du divorce ainsi qu’aux conséquences liées à ce phénomène. Enfin, il s’agira d’évoquer le rôle du travailleur social dans la stabilité des unions. Mais avant tout,  accordons nous sur les contours du concept de divorce.

 

I – DEFINITION DU CONCEPT DE DIVORCE

 

Au sens large, le divorce désigne toute rupture d’union conjugale. On parlera ainsi de divorce dans  une union libre où des conjoints se séparent. On parlera aussi de divorce quand il y a répudiation. On parle également de divorce dans les relations entre personnes morales qui ont rompu leur collaboration par suite de crise.

Par exemple, la rupture entre deux sociétés, deux entreprises.

La notion du divorce fait donc l’objet d’usage abusif dans le langage commun.

 

Le lexique des concepts usuels du secteur de l’action sociale le définit comme « une rupture judiciairement constatée ou prononcée du lien conjugal du vivant des époux ». C’est un droit reconnu aux couples mariés légalement.

Au sens juridique, le divorce est la rupture officielle du mariage liant précédemment deux conjoints et prononcé par un juge.

 

II- LES TYPES DE DIVORCE

 

Il existe, dans notre système judiciaire, deux types de divorce : le divorce par consentement mutuel ou divorce à l’amiable et le divorce contentieux ou pour faute.

 

1 - Le divorce par consentement mutuel ou à l’amiable

Il tire son fondement de la conception contractuelle du mariage. C’est-à-dire que par un accord de volonté, les couples établissent leur mariage et de ce fait, il faudra que par un accord de volonté, on puisse y mettre fin. Dans ce divorce, les époux règlent eux-mêmes les effets de leur divorce dans un contrat.

Dans ce cas, les motifs du divorce importent peu et sa procédure est plus rapide que pour tout autre divorce.

a - Les conditions

Les époux qui veulent divorcer par consentement mutuel doivent remplir les conditions suivantes :

- Le mariage doit avoir duré deux ans au moins ;

- Chacun des deux époux doit avoir librement donné son accord c’est-à-dire qu’il n’y a pas eu de pression morale ni physique aussi bien sur le principe même du divorce que sur ses conséquences ;

- Les deux époux ou l’un d’eux ne doivent pas être placés sous l’un des régimes de protection des incapables (sous protection de la justice, sous tutelle, sous curatelle).

- L’existence d’une faute n’est pas nécessaire.

 

b - La procédure

Une demande conjointe est adressée au président du tribunal du domicile commun des époux ou du lieu choisi de commun accord. A cela s’ajoute une déclaration écrite réglant le sort des biens, des enfants issus du mariage s’il y a lieu, le versement de la pension alimentaire est joint à la demande. Le contrat est homologué par le juge après s’être assuré que chacun des époux a donné librement son consentement. Il rend immédiatement un jugement par lequel il approuve la convention des époux et prononce le divorce. Si le juge constate que la convention ne tient pas suffisamment compte de l’intérêt des enfants ou de l’un des époux, il peut refuser l’approbation de la convention et ne pas prononcer le divorce. Il en avertit les parties et leur demande de modifier leur accord. Le dossier est alors renvoyé à cet effet à un mois au plus tard.

 

2 - Le divorce contentieux.

Le divorce contentieux peut être considéré comme le plus fréquent des demandes de divorce. Ce type de divorce implique le non accord des deux conjoints.

 

a - Les causes   du divorce

Aux termes de l’article 367 du CPF, les causes suivantes peuvent faire l’objet de divorce :

 -  l’adultère, les excès, les sévices ou les injures graves ;

 -  lorsque la vie familiale et la sécurité des enfants sont gravement compromises par l’inconduite notoire ou l’abandon moral ou matériel du foyer.  C’est le cas par exemple de l’ivresse ou de la prostitution.

- L’absence déclarée : c’est lorsque l’un des époux reste sans nouvelle pendant au moins deux années après le jugement déclaratif d’absence ;

- La séparation de fait continu pendant trois ans ;

Ces faits sont généralement constitutifs de violation grave ou renouvelée des obligations du mariage, imputable à un conjoint ou rendent intolérable la vie commune.

Il faut toutefois souligner que les fautes sont soumises à l’appréciation souveraine du juge. Ce qui signifie qu’un divorce peut être refusé si le juge estime que la faute évoquée ne suffit pas à justifier celui-ci.

Dans certains cas particuliers, le divorce peut être demandé sans référence aux fautes : c’est le cas  de l’impuissance ou de la stérilité médicalement constatée.

 

b - Les procédures

La procédure de divorce se déroule suivant trois phases : la requête, la conciliation et le jugement.

 

- La requête : l’époux qui prend l’initiative du divorce adresse une demande timbrée au président du tribunal du lieu où réside la famille.

Si le couple ne réside pas ensemble et qu’il  y a des enfants, c’est la résidence de celui de l’époux avec lequel habitent les enfants mineurs.

S’il n’y a pas d’enfants c’est le tribunal de l’époux défendeur qui est compétent. La demande doit contenir éventuellement les faits que l’on reproche à l’autre.

La demande doit contenir obligatoirement l’acte de mariage et les actes de naissances des enfants mineurs. Article 368 du CPF.

 

- La conciliation : elle est une étape nécessaire et obligatoire. Après réception de la requête, le juge entend l’époux demandeur et lui fait des observations utiles.

Si ce dernier persiste, le juge fixe une date à laquelle il reçoit les deux époux pour tenter la conciliation. 

S’il ne parvient pas à réconcilier le couple, il lui donne un délai de réflexion qui ne peut excéder six mois. Si les époux s’entendent pour rester toujours ensemble, le juge dresse une ordonnance de conciliation et met fin à la procédure.

 Dans le cas contraire, il dresse une ordonnance de non conciliation et se prononce provisoirement sur la séparation de résidence, la garde des enfants et la pension alimentaire. Il peut ordonner la réalisation d’une enquête sociale en vue de recueillir toutes les informations utiles sur la situation morale et matérielle de la famille afin de décider au mieux de la garde des enfants en tenant compte de leur intérêt supérieur.

 

- Le jugement et la liquidation des biens :

      L’époux demandeur se présente devant un huissier dans un délai de six mois pour une assignation de son conjoint devant le tribunal. Après ce délai, la procédure devient nulle. A l’issue de l’audience, le tribunal peut rejeter la demande pour divorce s’il estime que les conditions ne sont pas remplies.

       Dans le cas contraire, il prononce le divorce soit aux torts partagés (si chacun a eu sa part de responsabilité dans les mesures qui ont entrainé le divorce) ou aux torts d’un seul des époux.  Le divorce pour impuissance, stérilité ou pour séparation de fait continu depuis trois ans est prononcé sans référence aux torts.

Par la suite le juge attribue définitivement la garde des enfants et fixe le montant de leur pension alimentaire.

Le tribunal nomme un notaire pour la liquidation de la communauté (au cas où elle existe) et un juge à qui il faut se référer en cas de conflit concernant cette liquidation.

 

 

III. LES FACTEURS POUVANT OCCASIONNER  LE DIVORCE

 

Le divorce est souvent basé sur des variables religieuses, culturelles, économiques et du milieu de socialisation ainsi que l’influence due aux caractéristiques individuelles tels que la fécondité, la polygamie, l’âge au mariage et le niveau d’instruction.

1 - Le facteur religieux

La religion, bien que rejetant le divorce ou ne l’autorisant qu’en cas d’ultime recours peut être considérée comme un facteur de divorce. En effet, le degré dans la pratique religieuse, la différence de religion dans le couple peuvent entrainer l’effritement de la relation conjugale. Il y a des conjoints très exigeants en matière de pratique religieuse et cela peut dominer les sentiments, les soins, l’attention à accorder aux autres membres de la famille. Par exemple la participation intempestive aux veillées religieuses.

 

 

2 - Le niveau d’instruction 

Le niveau d’instruction peut être un risque qui conduit au divorce. Son effet est surtout remarquable en milieu urbain où le taux de scolarisation est relativement élevé par rapport au milieu rural. L’instruction, souvent perçue comme source d’autonomisation des femmes, permet à celles-ci de s’ouvrir au monde extérieur et d’acquérir de nouvelles conceptions de leurs rôles et des rapports homme-femme au sein du couple.       

Aussi, les perceptions divergentes de l’homme et de la femme de leurs statuts peuvent être causes de divorce.

 

3 - L’âge au mariage et le remariage

L’âge au mariage est un autre facteur de divorce qui réside dans la jeunesse des conjoints qui, parfois, ont toujours besoin d’être éduqués. Ils se retrouvent face à des responsabilités conjugales et parentales non conformes à  leur idéal de vie bien que n’ayant pas nécessairement la maturité et l’expérience pour faire face aux exigences de cette relation.

Par ailleurs, du fait de la nature encore changeante de leur personnalité, il est possible que leurs besoins changent et bousculent l’équilibre de leur nouvelle union. Les remariages sont souvent difficiles. Lorsqu’ils surviennent, ils comportent un facteur de risque de  divorce, en grande partie en raison de la complexité des familles recomposées.

4 - La fécondité, la polygamie 

 

 La présence  des enfants influence  la stabilité des unions au Burkina. Le risque de divorce est amplement associé au nombre d’enfants de la femme. Les femmes sans enfants et celles qui n’en ont qu’un seul présentent un risque plus élevé que celles qui en ont plusieurs.

Par ailleurs, pour les femmes sans enfants, le risque devient plus important au-delà de deux ans de mariage. Cela s’explique en partie par la place de l’enfant au sein de la famille au Burkina Faso et dans la plupart des sociétés africaines. Sur le plan familial, la progéniture est généralement considérée comme une bénédiction. Avoir beaucoup d’enfants confère à la famille un prestige et un statut important dans nos communautés. Sur le plan économique, les enfants constituent également une source de main d’œuvre importante dans une société d’agriculture traditionnelle.

Aussi, l’arrivée d’une autre épouse est associée à un plus grand risque de divorce surtout pour la première épouse. Cette dernière se voit délaissée et mise à l’écart au profit de la seconde.

 

5- Le facteur économique

Les faibles revenus et la pauvreté sont des facteurs de risque de divorce parce que le stress financier exerce souvent une influence négative sur la relation conjugale.

En revanche, une progression sociale très rapide où la richesse et le statut sont des éléments moteurs  représente aussi un facteur de risque. Cela peut être attribuable au fait qu’une telle course au matérialisme dérobe du temps à la relation ou reflètent des valeurs individualistes incompatibles avec une vie conjugale saine.

La non implication d’un des conjoints dans les charges du ménage est souvent source de tensions et peut conduire éventuellement au divorce. En effet, il arrive qu’un conjoint refuse de participer aux charges familiales alors qu’il dispose de ressources financières propres.

Ces facteurs ne sont pas en eux-mêmes causes de divorce mais leur effet d’entrainement, la complexité qu’ils installent détériorent la vie du couple. Cette détérioration des relations conjugales peut conduire au divorce.

 

IV. LES CONSEQUENCES DU DIVORCE

 

Le divorce d’un couple, en dépit de sa forme, implique des conséquences importantes dans tous les domaines à la fois pour les ex époux et pour les enfants.

 

1- Sur le plan juridique

 a - Au niveau des ex époux

Le divorce entraine de fait la disparition du lien d’alliance. Chacun des anciens époux devient libre de contracter un nouveau mariage sauf que chez la femme un délai de viduité de 300 jours doit être observé entre le divorce et son remariage. Ce délai est réduit à trente (30) jours si elle présente un certificat de non grossesse. Le divorce entraine également chez la femme la perte de l’usage du nom de son mari. Toutefois, elle peut être autorisée par son ex époux ou par le juge lorsqu’elle montre des motifs valables et légitimes à le porter. Dans tous les cas, son remariage peut conduire à la perte du nom qu’on lui avait autorisé. Le divorce entraine, par ailleurs, la fin des obligations et des devoirs résultant du mariage.

Toutefois une pension alimentaire peut être accordée à l’époux qui a eu raison dans le divorce et qui est dans le besoin. Cette pension alimentaire tient compte des ressources de l’ex conjoint. Elle ne doit pas dépasser le quart de ses revenus (article 399 du CPF) et ne doit pas dépasser non plus trois ans. En cas de non paiement de la pension alimentaire, l’époux demandeur peut porter plainte pour abandon de famille. Cette pension peut cesser avant les trois ans en cas de remariage du bénéficiaire ou lorsqu’il n’est plus dans le besoin.

L’ex époux innocent qui en fait la demande peut se voir allouer des dommages et intérêts quand le divorce est prononcé aux torts exclusifs.

 

b -Au niveau des enfants

Le divorce laisse toujours subsister les droits et les devoirs des père et mère à l’égard de leurs enfants. Le CPF prévoit la garde du mineur de moins de sept ans à la mère (article 402) sauf si l’intérêt du mineur justifie le contraire. 

Les parents exercent l’autorité parentale qui est définie par l’ensemble des droits et devoirs des parents en vue d’élever leurs enfants mineurs et de mener à bien leur mission de protection et d’éducation. Le parent qui n’exerce pas l’autorité parentale quotidienne, comme celui qui n’a pas la résidence habituelle de l’enfant doit verser une pension alimentaire dont le montant est fixé par le juge.  Elle est due jusqu’à la majorité de l’enfant (20ans) et peut même aller au-delà si à l’échéance, l’enfant majeur n’arrive pas à subvenir à ses propres besoins.

Il bénéficie d’un droit de visite et de garde temporaire défini par le juge. Lorsque les parents ne s’entendent pas sur le droit de visite et de garde, le juge le règlemente. Le droit de garde peut être révisé par le juge du jour au lendemain lorsque celui qui en assure la garde a adopté des comportements de nature à compromettre l’avenir des enfants.

 

2)  Sur le plan psychologique

a - Au niveau des ex époux

Qu'il soit conflictuel ou à l'amiable, le divorce n'est jamais anodin. C'est un événement qui bouleverse les habitudes de la vie. Il remet en cause les fondations d'une vie de couple qui s'achève. Il ouvre une phase de turbulences et de perturbations qui est déstabilisante. Il représente un saut dans l'inconnu dont le cap est parfois difficile à négocier. Ses effets psychologiques débordent du seul cadre de l'intimité des conjoints qui se séparent. De manière parfois inattendue, le divorce amène ainsi à redéfinir sous un jour nouveau les rapports que l'on entretenait avec ses enfants ou ses amis.

Lors d'un divorce, le conjoint qui n'a pas décidé de divorcer peut être frappé d'un syndrome dépressif réactionnel. C'est une blessure narcissique qui entraîne un sentiment de tristesse, de culpabilité. Le divorce est l'un des stress majeurs de la vie, un de ceux dont la violence est telle qu'il fait perdre pieds à certaines personnes.

Dans un divorce, la logique et la raison n'ont, en tout cas, dans un premier temps, que peu droit de cité. L'heure est à la douleur et à la vengeance. Dans la plupart des cas et c'est heureux, la douleur passe, la vie reprend son cours et la séparation est simplement une blessure qui se referme petit à petit permettant à chacun de retrouver une stabilité nouvelle.

Mais pour certains, le divorce est insoutenable, définitivement inacceptable, totalement ingérable. C'est ainsi que l'on entend des phrases du style « si tu me quittes tu ne reverras pas les enfants » ou que l'on arrive à des situations inacceptables d'aliénation parentale ou d'enlèvement d'enfants. En effet, pour certains l'attitude de l'autre est si étrangère, si insupportable parce qu'elle est différente de celle à laquelle il s'attendait de cette personne qu'il croit alors que tout est possible et que l'ex conjoint est capable de tout.

C'est le point fondateur pour comprendre certains divorces difficiles, chacun est d'une grande bonne foi, il ne s'agit pas, en tout cas consciemment, d'agir avec violence à l’encontre de l'autre époux mais bien de protéger les enfants de ce que l'on croit être un être malfaisant capable du pire. La plupart des parents aiment leurs enfants et ne veulent pas leur faire de mal. Ils ne sont pas conscients qu'en disant du mal de l'autre parent ils font du mal à l'enfant. Ils sont encore moins conscients lorsqu'ils le privent de voir l'autre parent de lui faire du mal. Dans l'esprit du parent qui prive les enfants de l'autre, il agit pour les protéger car cet autre est devenu un inconnu qui dans l'avenir pourrait leur faire du mal, les troubler comme il l'a fait dans son couple.

 

b -Au niveau des enfants

Le problème du divorce devient beaucoup plus tragique lorsqu’il sépare des époux ayant des enfants. Un enfant ne rencontre guère de souffrance encore plus grave au cours de son existence que celle de la séparation de ses parents. Cette souffrance aux multiples aspects peut avoir des répercussions psychologiques et morales assez lourdes de conséquences.

Avant le divorce, l’enfant constitue un champ de bataille sur lequel se heurte la haine que se vouent les parents. Dans une telle ambiance malsaine, l’enfant peut s’adapter en apparence à ces conflits, à ces scènes de menaces dont il est témoin des remarques désobligeantes.

En réalité, c’est un enfant en proie à une grande souffrance et qui est plus malheureux qu’un orphelin. L’orphelin sait pourquoi sa famille est brisée. Sa solitude peut s’atténuer par le souvenir d’un foyer uni. L’enfant de parents divorcés comprend mal ce qui s’est passé et peut en souffrir pendant longtemps : un enfant a besoin d’un foyer et non d’une maison quelconque. Ce qui compte c’est papa et maman, l’un sans l’autre ou l’un contre l’autre crée une insécurité affective pour l’enfant. Son angoisse devient plus grande à l’idée de penser que ses parents sont divorcés pour toujours et qu’il ne pourra plus jamais retrouver le foyer dans lequel il a fait ses premiers pas en allant de papa à maman ou de maman à papa. Ne sachant plus à qui il peut se confier, l’enfant peut devenir asociale.

Il se détache de son milieu en pensant à autre chose devenant ainsi distrait et rêveur. Ses déceptions, ses amertumes, ses besoins affectifs non satisfaits peuvent s’accumuler et l’exposer à des problèmes de névroses ou de psychoses. L’enfant pense que si ses parents se disputent et se séparent, c’est à cause de lui et la plupart du temps, il va chercher à réparer la désunion conjugale. Par conséquent, l’enfant se vit comme le réparateur et le gardien de l’unité du couple parental. S’il n’y parvient pas, il risque de vivre son échec comme la preuve qu’il est bien la cause de la déliaison de ses parents : à travers l’insuffisance de son travail scolaire, des conflits éducatifs qui les opposent ou la jalousie effective dans laquelle ils rivalisent auprès de l’enfant. Cependant, il pourrait développer les réactions suivantes :

- L’agressivité : à tout âge, il manifeste de la colère cherchant parfois à trouver un coupable.

Cette colère peut être comprise comme l’extériorisation d’un sentiment de rejet et d’impuissance. Il ne souhaite pas cette séparation : il subit la décision de ses parents et de ce fait se sent mis à l’écart.

La colère, suite au choc de l’annonce de la rupture, est une réaction normale.

 

- La tristesse : elle n’est pas souvent verbalisée : les enfants et les adolescents la vivent souvent seuls. Cette profonde déception perturbe l’image qu’ils ont d’eux-mêmes et de la relation à l’autre.

 

- La culpabilité : ils s’interrogent sur leurs comportements, leurs gestes antérieurs et se sentent responsables des disputes des parents ou de leur décision de séparation. Faute de comprendre la raison, ils concluent que c’est de leur faute surtout vers 8-9 ans. En fait, les enfants tendent à déformer les raisons du divorce en exagérant à l’extrême leur propre contribution à la séparation de leurs parents ; ce qui les amène à développer parfois des conduites autopunitives.

 

- La peur d’être abandonné : souvent, l’enfant vit avec un de ses parents et croit de ce fait avoir perdu l’autre parent car il ne le voit pas aussi souvent qu’auparavant.

Par conséquent, le type le plus habituel de réaction est d’ordre dépressif et s’accompagne d’angoisse ; recherche d’isolement, refus de nourriture, retrait vis-à-vis des relations sociales ou, parfois la nuit, sous la forme de terreur et de cauchemar. D’autre fois, l’enfant agit sur le mode caractériel (colères, fugues réactionnelles, etc.).

 

- Tentatives de réconciliation : les enfants ont un désir très fort, même après dix ans, de réconcilier leurs parents. Ils inventent plusieurs stratégies car ils trouvent l’étape de séparation non sécurisante et menaçante pour leur existence.

A l’adolescence, la réaction semble différente. Le divorce peut augmenter des sentiments d‘inquiétude mais en règle générale, l’adolescent a tendance à se replier davantage. Il veut prendre du recul pour se défendre de la douleur de voir la dissolution de la famille. Ayant été témoin des difficultés parentales, il remet en question le bien fondé du mariage et de la parentalité. Dans tous les cas, il est difficile de distinguer les réactions propres au divorce de celles liées à la « crise » de l’adolescence en général.

 

- Des conflits de loyauté : l’enfant peut être porté à soutenir le parent qu’il estime le plus victime, le plus vulnérable.  Toutefois, il peut se sentir coupable vis-à-vis de l’un lorsqu’il a des sentiments positifs pour l’autre.

-  La régression : plus les enfants sont jeunes, plus la durée de privation est longue, plus grands sont les risques. La rupture des parents exige de l’enfant une adaptation soudaine et une redéfinition complète de son monde qui occasionne un ralentissement de son développement et une période de régression. Les enfants de 3 à 5ans tentent de nier la séparation en adoptant des comportements du stade antérieur : énurésie, difficultés du langage, cauchemars plus fréquents.

 

3 - Sur le plan social

La rupture du mariage est considérée comme un déshonneur à travers la perte de l’aspect « sacré » du mariage. Les conséquences peuvent même assimiler les divorcés à des parias de sorte à leur interdire de prendre part à des offices religieux  et rites traditionnels. Une telle interdiction  est entendue comme une punition, une peine infligée aux ex-mariés.

Le remariage des personnes divorcées fait souvent l’objet de réticences et d’oppositions au sein de nombreuses familles. Par ailleurs, les femmes qui ont rompu leur lien de mariage et qui reviennent dans leur famille sont souvent mal acceptées. Par exemple, chez les mossis, on les appelle ‘‘wemba’’ qui a littéralement un sens péjoratif.   Ces femmes sont considérées comme de briseuses de foyer à cause de leur influence négative sur les autres femmes de leur famille (les épouses des frères et cousins…).

Pour ce qui concerne les enfants, ils sont souvent victimes de rejet et de stigmatisation sociale. A l’école ou dans leur milieu en général  par exemple, ils subissent les railleries de leurs pairs. Les enfants de parents divorcés ont souvent des difficultés d’adaptation sociale car la société ne se chargera que de leur rappeler la situation de leurs parents et de leur responsabilité dans le divorce.

 

4 - Sur le plan économique

Le divorce est également source d’instabilité financière à la fois pour les parents que pour les enfants. En cas de divorce, les ressources économiques et financières peuvent connaitre des restrictions plus ou moins importantes.  

Pour le conjoint qui n’exerce pas d’activité lucrative et qui, par le mariage était à l’abri de ses besoins peut, après le divorce, avoir des difficultés financières significatives. En effet, le divorce peut fragiliser ou faire cesser le lien d’entraide, de solidarité, d’assistance et de secours mutuel.

Les enfants reprochent souvent à la mère ses restrictions budgétaires et recherchent chez le père des récompenses financières compensatoires de cette disparité. Cette quête sera d'autant plus entendue que certains pères compensent à leur tour leur manque de présence par des largesses financières auprès des enfants.

Conséquemment à la baisse de revenus de leur mère, ils auront à changer de maison en raison d'impossibilité de rachat de la part de l'ex-conjoint et vice versa. Le désir de stabilité de lieu est souvent impossible à assumer financièrement.

V. LE ROLE DU TRAVAILLEUR SOCIAL

 

Le travailleur social joue un rôle important en matière de promotion et protection des droits de la famille. En effet, il assiste les familles, les accompagne dans la jouissance de leurs droits et met en relation les personnes et la justice. En outre, plus précisément,  en matière de conflit conjugale, il accompagne les couples dans la recherche d’une solution, d’une conciliation possible.

Le travailleur social  agit en amont et en aval avec les couples en difficultés. En amont, il travaille à aplanir les conflits, généralement dus au manque de communication et de la fuite des responsabilités conjugales. En effet, il effectue des activités de guidance et de formation à l’endroit des parents sur leurs droits et devoirs sur la famille. En aval, il travaille, par exemple, à rendre le divorce plus humain, plus supportable. Il éclaire les couples sur leur responsabilité.

Dans le cadre du divorce, il est souvent amené à réaliser des enquêtes sociales pour garde d’enfant afin d’éclairer le juge dans sa prise de décision.

Afin de permettre aux ex époux ainsi que leurs enfants à accepter la situation de divorce, il peut leur prodiguer les conseils suivants:  

- -informer les enfants et leur faire comprendre leur situation

- Les rassurer sur leur amour

- Les faire reconnaître la permanence du divorce.

Tenir les enfants hors du conflit du couple

- Ne  pas confondre  divorce et échec

- Profiter de cette crise pour repartir sur de nouvelles bases.

- Ne pas culpabiliser

- Ne pas hésiter à consulter un professionnel (un psychologue, un conseiller conjugal ou autre) ; cela permet de mettre les choses à plat et aide à dédramatiser.

 En somme, ce qu’il ne faut absolument pas faire, c’est de minimiser ces phénomènes mais reconnaître plutôt les besoins accrus d’affection des enfants dans cette période troublée. Pour  les parents, répondre à ces besoins est une tâche difficile, car ils sont eux-mêmes dans une période de crise intense amenant tristesse, culpabilité et grande confusion.

 

Au regard du rôle qu’il joue, le TS rencontre souvent des difficultés parmi lesquelles on peut citer:

 

-          La réticence des enquêtés à fournir les informations nécessaires.

-          L’absence souvent de feed-back des enquêtes

-          La tentative de corruption du TS

-          Victime d’intimidation de la part des enquêtés.

Etc.

Pour lui permettre de mener à bien sa mission, il serait nécessaire de :

-          Instituer un cadre de concertation entre Juges et TS

 

 

   CONCLUSION

 

Au regard de ce qui précède, le divorce est un phénomène social complexe quand bien même il est un droit de la personne qui met fin à une union conjugale. Situation d’ultime recours, il peut être la solution à certains comportements conjugaux répulsifs et qui rendent la vie du couple intolérable. . Si les causes et les facteurs qui peuvent l’engendrer sont nombreux, il reste entendu qu’il  soit mutuel ou contentieux, il a nécessairement des conséquences sur les ex époux, leurs enfants et sur la société. C’est ainsi qu’intervient  le rôle du TS afin de limiter les effets négatifs du divorce.  

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

 

Julien Nawabayana DABIRE, Droit de la famille, 2008

Codes des Personnes et de la Famille

Lexique des concepts usuels de l’action sociale

Adama KERE, Cours de psychopathologie de l’enfant, ECSTS 2011

Le Petit Larousse Illustré 2001

Bilampoa GNOUMOU/THIOMBIANO, Instabilité des unions au Burkina Faso : rôle des facteurs culturels.

www.hsph.harvard.edu/population

www.erudit.org/livre



24/08/2016
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